Ah le Chiapas c’était
bien…
Cette région du
Mexique nous a calmé du brouhaha et de l’agitation de Mexico. C’est une région très
verdoyante oὺ la forêt est dense mais ici comme ailleurs la déforestation gagne
du terrain. La chaleur est moite et les vêtements deviennent collants. Nous
avons atterri dans un gite entouré par la jungle à la limite du parc national
de Palenque. Ici on s’endore avec les bruits des animaux. D’ailleurs ils sont
partout, plus gros, plus nombreux et plus variés que chez nous. On en voit pas
mal lors de nos randonnés. Au restaurant les iguanes s’invitent, on a vu un bébé
scorpion sur notre table et jusque dans notre corps oὺ les carapates (sorte de tics) s’y attachent.
Nous avons fait
la connaissance de Don Pedro, un amérindien descendant des mayas, il est né
ici, parle plusieurs dialectes, connait parfaitement la forêt (plus fort que
Bear Grill ici !) et s’est proposé de nous y emmener et de nous faire découvrir
son village. Bien sûr nous avons dit “Oui”!
Après 2 heures de
route en colectivo (transport en
commun du coin) sur des routes en mauvaises état (encore et toujours ;-) ), nous
sommes arrivés dans son village indigène. Là on arrive dans un autre temps. Il
nous a accueillis avec une très grande humilité chez lui, dans sa “maison”. Son
logement est composé d’éléments sommaires mais il y avait une télé sur laquelle
passait une série américaine “Attaque aux requins à Malibu”… Quel contraste !!!
C’est une région fortement
marquée par le mouvement zapatiste avec son porte-parole el Sub Commandante
Marcos. Les slogans sur les murs des maisons et les discours des locaux en
témoignent. Le mouvement mène de nombreuses actions pour défendre les droits
des amérindiens. Don Pedro nous expliquait que l’électricité leur coutait
démesurément cher alors que la population est non équipée en électroménager. Ils
se sont groupés et ont retiré les compteurs… résultat l’électricité est
gratuite. Attention ils sont bien loin de rouler sur l’or, bien au contraire…
Le Chiapas est la
région du Mexique la plus pauvre : 80% des indigènes n’ont ni eau potable, ni hôpitaux.
La moitié de la population souffre de dénutrition, environ 80% des enfants de
malnutrition et la mortalité infantile y est la plus importante du pays.
Nombreux amérindiens n’ont jamais mis les pieds dans les villes avoisinantes.
Le contraste est d’autant plus fort car cette région possède les plus grandes
réserves de gaz et les plus grands gisements de pétrole du pays.
… Du coup nous
avons passé la nuit au village et le lendemain avant le levé du soleil nous
sommes partis pour une randonnée avec notre cher Don Pedro (tellement cher que
Sivane a fini par l’appeler “San Pedro” ;-) à la recherche des animaux de la Selva. Un grand moment !
Notre aventure
ici s’achève et nous partons pour un “road trip” de 3 jours traversant le Guatemala,
le Salvador, le Honduras et le Nicaragua pour arriver à San Jose au Costa Rica.