C’est avec une pointe d’excitation
que nous avons préparé nos sacs pour aller passer la nuit chez les Bribris. Cette
fois-ci nous avons emmené tente, matelas, sacs de couchage, Luis nous avait dit
qu’on pouvait s’installer où bon nous semble.
Heureux de retrouver ce petit chemin
de terre, le pont suspendu, et d’apercevoir au loin la maison de cette famille
Bribri, nos hôtes pour la nuit. Nous étions contents de nous retrouver loin de
tout protocole typique d’une visite touristique, il ne s’agissait plus que de
nous parmi eux, sans vraiment savoir ce qui nous attendait.
Nous avons déjeuné dans la pièce principale, puis la
petite Tania, 8 ans, nous a escortés pieds nus jusqu’à la rivière pour se rafraîchir
un peu. Après une bonne baignade, nous avons rejoint Luis, le chef de famille,
ainsi que Laetitia, la abuela, pour
une balade en forêt peu commune, obligés de nous frayer un chemin à la machette
tellement la végétation est dense et étendue.
Nous continuions d’avancer dans la forêt
afin de cueillir les grandes feuilles nécessaires à la confection des
assiettes, et de trouver des fruits de couleur verte, utilisés en cuisine, au goût un peu amère. Peu avant la tombée de la nuit, il était temps
pour nous de rebrousser chemin pour rejoindre le reste de la famille.
Nous nous sommes tous réunis en
cuisine le temps de préparer le diner. Quelle richesse dans l’échange que de
pouvoir converser avec Luis, sa femme Ana, Laetitia (la abuela), ou encore partager ces moments avec les enfants, Tania,
Harold, sans oublier le petit Jefferson. 5 générations réunies sous le même
toit ! De 3 à 114 ans, dédiées a entretenir la culture Bribri, la transmettre
et ainsi la faire perdurer. Il n’aura pas fallu longtemps avant qu’on nous
attribue des prénoms Bribri : Sivane deviendra Lune « Siwo »,
tandis que Laurent sera soleil « Diwo ». En quelques heures
seulement nous étions adoptés par le clan. Les éclats de rire n’ont fait qu’accentuer
ce doux sentiment de communion.
Luis nous a aidés à fixer la tente
dans la pièce principale avant de nous initier à l’une de ses traditions. Une
pierre préalablement chauffée par les braises, une association de plantes médicinales
et de plantes parfumées, préparation autour de laquelle nous nous sommes regroupés,
recouverts par des draps visant à ne pas laisser s’échapper les vapeurs de ce mélange
qui a pour propriétés de purifier le corps et l’esprit de toute toxine
obstruant le bon fonctionnement de l’être. Une sensation de légèreté et de bienêtre,
idéale pour regagner nos couches.
C’est à 5 :15 que nous avons
ouvert les yeux. Pas de temps à perdre pour nous préparer à une partie de pêche
avec Don Guillermo, el abuelo.
Machette au point, bottes aux pieds, nous nous aventurons d’un autre côté de la forêt, traversant les
plantations de bananes, toujours escortés par Tania qui a été contrainte de
mettre des chaussures J
Le premier spot choisi nous paru improbable,
un coin de rivière en forme de lagon, survivant à une végétation envahissante.
Ce lieu s’est pourtant révélé prometteur ! La pêche fut bonne, 7 poissons
en moins d’une heure, et je salue la prestation de Laurent qui est parvenu à en
pêcher 5 sur les 7, seulement muni d’un fil de pêche enroulé autour d’un
morceau de bois, en bout de ligne simplement un plomb et un ver au bout de l’hameçon,
encombrement des moindres pour un pêcheur. Je ne sais si nous avons changé de
spot car indéniablement l’élève dépassait le maitre, mais nous nous sommes arrêtés
à d’autres niveaux de la rivière, plus sauvages les uns des autres. Une fois le
double de poissons prit, nous sommes retournés vers la maison, contents d’avoir
rapporté le déjeuner J
Des découvertes plein la tête, pas
simple de se dire que notre séjour touchait à sa fin. Au moment de se dire au
revoir, l’émotion était grande tant la spontanéité de la famille nous a permis
de nous rendre compte que la satisfaction était réciproque. Un moment de notre
voyage sans doute inoubliable.