jeudi 19 juin 2014

Costa Rica - J’irai dormir chez les Bribrís

C’est avec une pointe d’excitation que nous avons préparé nos sacs pour aller passer la nuit chez les Bribris. Cette fois-ci nous avons emmené tente, matelas, sacs de couchage, Luis nous avait dit qu’on pouvait s’installer où bon nous semble.

Heureux de retrouver ce petit chemin de terre, le pont suspendu, et d’apercevoir au loin la maison de cette famille Bribri, nos hôtes pour la nuit. Nous étions contents de nous retrouver loin de tout protocole typique d’une visite touristique, il ne s’agissait plus que de nous parmi eux, sans vraiment savoir ce qui nous attendait.

Nous avons déjeuné dans la pièce principale, puis la petite Tania, 8 ans, nous a escortés pieds nus jusqu’à la rivière pour se rafraîchir un peu. Après une bonne baignade, nous avons rejoint Luis, le chef de famille, ainsi que Laetitia, la abuela, pour une balade en forêt peu commune, obligés de nous frayer un chemin à la machette tellement la végétation est dense et étendue.
Nous continuions d’avancer dans la forêt afin de cueillir les grandes feuilles nécessaires à la confection des assiettes, et de trouver des fruits de couleur verte, utilisés en cuisine, au goût un peu amère. Peu avant la tombée de la nuit, il était temps pour nous de rebrousser chemin pour rejoindre le reste de la famille.

Nous nous sommes tous réunis en cuisine le temps de préparer le diner. Quelle richesse dans l’échange que de pouvoir converser avec Luis, sa femme Ana, Laetitia (la abuela), ou encore partager ces moments avec les enfants, Tania, Harold, sans oublier le petit Jefferson. 5 générations réunies sous le même toit ! De 3 à 114 ans, dédiées a entretenir la culture Bribri, la transmettre et ainsi la faire perdurer. Il n’aura pas fallu longtemps avant qu’on nous attribue des prénoms Bribri : Sivane deviendra Lune « Siwo », tandis que Laurent sera soleil « Diwo ». En quelques heures seulement nous étions adoptés par le clan. Les éclats de rire n’ont fait qu’accentuer ce doux sentiment de communion.
Luis nous a aidés à fixer la tente dans la pièce principale avant de nous initier à l’une de ses traditions. Une pierre préalablement chauffée par les braises, une association de plantes médicinales et de plantes parfumées, préparation autour de laquelle nous nous sommes regroupés, recouverts par des draps visant à ne pas laisser s’échapper les vapeurs de ce mélange qui a pour propriétés de purifier le corps et l’esprit de toute toxine obstruant le bon fonctionnement de l’être. Une sensation de légèreté et de bienêtre, idéale pour regagner nos couches.

C’est à 5 :15 que nous avons ouvert les yeux. Pas de temps à perdre pour nous préparer à une partie de pêche avec Don Guillermo, el abuelo. Machette au point, bottes aux pieds, nous nous aventurons d’un autre côté de la forêt, traversant les plantations de bananes, toujours escortés par Tania qui a été contrainte de mettre des chaussures J
Le premier spot choisi nous paru improbable, un coin de rivière en forme de lagon, survivant à une végétation envahissante. Ce lieu s’est pourtant révélé prometteur ! La pêche fut bonne, 7 poissons en moins d’une heure, et je salue la prestation de Laurent qui est parvenu à en pêcher 5 sur les 7, seulement muni d’un fil de pêche enroulé autour d’un morceau de bois, en bout de ligne simplement un plomb et un ver au bout de l’hameçon, encombrement des moindres pour un pêcheur. Je ne sais si nous avons changé de spot car indéniablement l’élève dépassait le maitre, mais nous nous sommes arrêtés à d’autres niveaux de la rivière, plus sauvages les uns des autres. Une fois le double de poissons prit, nous sommes retournés vers la maison, contents d’avoir rapporté le déjeuner J

Des découvertes plein la tête, pas simple de se dire que notre séjour touchait à sa fin. Au moment de se dire au revoir, l’émotion était grande tant la spontanéité de la famille nous a permis de nous rendre compte que la satisfaction était réciproque. Un moment de notre voyage sans doute inoubliable.













lundi 16 juin 2014

Costa Rica - Bribrí 2 (bonus photos et vidéos)







 


Il parait que les termites sont riches en protéines...

Voici à quoi ressemble le plant de canelle

et là nous avons le curcumin

Et là on vous laisse deviner à quel jeu Sivane a voulu se prêter. A vos claviers ;-)

Costa Rica - Bribrí

Les Bribrís sont une communautée autochtone amérindienne qui occupent le territoire de la région Caraibe depuis la periode pré-colombienne. Jusqu’à aujourd’hui les traditions se maintiennent encore notamment à travers la langue, l’architecture, les armes, les canoës... avec pour conviction que la planète, avec la flore et la faune qu’elle abrite sont des cadeaux de Sibo (Dieu).

Cela nous parraissait interessant alors nous sommes partis pour le village de Bribrí.
Là surprise, un village avec des routes goudronnées, des commerces... rien à voir avec ce que l’on voulait... quoique demie surprise car des espagnols nous avaient raconté y etre allé puis repartis direct car rien d’interessant. Rien d’interessant à part un bus jaune que nous trouvions joli. Mais ces indiens sont forcément quelque part...!

Après renseignements auprès des locaux, il faudrait aller à Guatzi. Nous prenons un taxi et après quelques temps sur une route bien défoncée et au milieu de nulle part l’homme nous dit :
- "On est arrivé"
- "Ici ?"
Mais ici il n’y a rien pensais-je, au milieu de nulle part sur le bord d’un pauvre chemin. Et puis ici ni bus, ni taxi ne passent. Je ne vois pas comment on va pouvoir rentrer une fois qu’il sera parti.
- "2000 colones"
- ¡ Vale !
Après tout on verra bien, il y a un petit chemin qui mene forcément quelque part. Nous l’empruntons et la que voit-on ? Ce genre de pont comme dans Indiana Jones. C’est chouette ;-). Quelque temps de marche plus tard, toujours pas de village et nous rencontrons un homme. Il se présente Luís et il ressemble à un baron de la drogue mais il se dit indien. Nous lui demandons ou devait se trouver le village ou nous a déposé le taxi. Il nous répond qu’ici il n’y a pas de village, juste sa maison ou il propose qu’on s’y arrete (avec un peu d’insistance). Grande hospitalitée ou traquenard ?? Pas clair pour l’instant, nous verrons dans sa maison...

Nous arrivons devant sa maison : une ravissante cabane sur pilotis nous y voyons des femmes et un petit enfant jouant avec un poulet. Cette famille nous a l’air de confiance alors nous y entrons. L’accueil est très chaleureux et comme en guise de bienvenue le garçonnet me tend son poulet. Dans la "maison" les animaux se promènent librement : chiens, chats, poules, lapins. Si l’habitation est sur pilotis ca n’est pas pour l’eau mais pour les serpents venimeux très dangereux dans la région.

Luís nous propose de nous faire partager sa culture amérindienne, naturellement nous acceptons ! Nous commençons par un cours (on se serait cru à l’école) sur les vertues des plantes médicinales et les pierres sacrées. Hautement instructif, il a pris le temps de nous expliquer avec échantillons à l’appui. Ces plantes sont leur pharmacie et les pierres leur permettent de communiquer avec les esprits. Ensuite deuxième cours : le cacao. De la préparation à la dégustation.

Pour se reposer les neurones, nous passons au repas préparé par les femmes. Servi dans une grande feuille en guise d’assiette : poulet, patate douce, yuca, banane et des trucs que l’on ne connait pas... le tout mangé avec les mains. Un vrai régal!
Nous finissons par une boisson locale alcoolisée nommée "chicha". Elle est de couleur blanche opaque avec des petits bouts. Ma seule crainte concernait la préparation : certaines communautées prépare les boissons alcoolisées en mastiquant et recrachant les aliments pour aider à la fermentation. Là, je ne sais pas... mais c’était très bon!!

Après cette pause nous continuons par le jardín. Nous avons la possibilité de nous essayer au tir à l’arc et à la découverte des plantes médicinales de son jardín. Nous avons passé une superbe journée.

Comme quoi les rencontres fortuites peuvent etre des plus belles et des plus enrichissantes. On n’aura pas trouvé le village de Guatzi mais c’est pas grave.
Luís nous apprend également qu’il y a la possibilité de chasser, de pecher ou de rencontrer le chaman... Fort de ce moment nous y retournons demain pour un "J’irai dormir chez vous".

Union, amour, paix et solidarité
(ce qu’ils disent en trinquant)

         





 


 
 

 
 



 
 
 
 

jeudi 12 juin 2014

Costa Rica - Cahuita

Après un jour de transit à San José au Costa Rica, nous voilà partis pour la côté Caribéene sud: Cahuita. Sous ce joli nom se cache un village de 600 habitants, pour la plupart issus de l'immigration Jamaïcaine, venus travailler dans les plantations de cacao. Une sensation agréable que de rejoindre ce petit village aux airs de Jamaique, on y a retrouvé cette douceur de vivre, ce côté paisible, toujours sur un fond de musique reggae.




Notre découverte a commencé par le parc national de Cahuita, où nous avons parcouru les 8km de sentier en pleine nature, longeant une plage de sable blanc, un parcours parfois aux allures d'Indiana Jones. Nous y avons apprécié des animaux surprenants, un réel plaisir pour les yeux.











Pour intensifier un peu la difficulté physique, nous avons choisi de louer des vélos pour rejoindre le village de Puerto Viejo à 19km. Puerto Viejo est réputé dans la région comme une destination plus convoitée, notamment par les amateurs de surf, pour nous il constituait surtout un point de chute. Incroyable mais vrai, moi Sivane qui ait fait du vélo pour la première et dernière fois quand j'avais 11 ans, j'ai réussi cet exploit ! et je dois dire que j'ai bénéficié d'un professeur hors pair, doté d'une grande patience.


Pour se relaxer entre ces moments d'efforts, rien de tel qu'une longue plage de sable noir aux teintes contrastées, comme un dégradé de gris et de noir, paysage un peu lunaire.


Et aussi parce qu'il le faut bien, nous preparons la suite de notre parcours afin de rejoindre Quito (Equateur).


¡ Pura Vida !



PS: Nous n'avions pas eu l'opportunite de transmettre notre petit clin d'oeil a Keida qui nous a si gentiment recus a Kingston, nous vous invitons a visiter a nouveau l'article 'Bye Bye Jamaica', avec un lien vers l'une de ses chansons. 

dimanche 8 juin 2014

Amérique centrale

Enfin ça y est !!!
Nous avons traversé une étape complexe de notre tour du monde... Passant ces trois derniers jours par la descente du Mexique, le Guatemala, le Salvador, le Honduras, le Nicaragua pour arriver à San José au Costa Rica. Beaucoup de frontières et d'inconnus à travers une des régions du monde peu reconnue pour sa tendresse. 

Deux possibilités s'offraient à nous pour se rendre au Costa Rica : l'avion ou le bus... 
L'avantage de l'avion c'est la rapidité (quelques heures seulement) et sa simplicité, le tout pour un coût équivalent à celui de la route. Cependant notre optique de voyage se tourne davantage pour le bus : le temps d'apprécier les différents pays que nous traversons, être sur la route et plus au contact des gens. Par contre celui-ci demande trois jours de trajet ce qui n'est vraiment pas de tout repos et nous sommes plus exposés aux aléas du voyage... Certes, nous choisissons le bus.

Ces bus sont particuliers, le chauffeur est protégé dans une cabine fermée au devant et les passagers sont derrières. Ça donne le ton ! Selon les étapes du trajet l'ambiance est tantôt lourde tantôt détendue. Le passage des frontières est folklo... Les locaux se ruent sur nous pour nous proposer change ou nourriture. Des hommes habillés en civil nous escortent au poste frontière sans bien être sûrs qu'il s'agisse d'officiels. Chaque passage de frontière est aléatoire. Impossible de savoir à l'avance combien de temps nous sommes immobilisés et combien nous allons payer. Outre le fait d'être assis pendant trois jours, nous avons mal mangé (des chips et des gâteaux secs) et très peu dormi (dont une nuit à l'hôtel pour 45 minutes !!).

Nous sommes arrivés sain et sauf et l'expérience valait vraiment la peine car ce trajet a été une réelle source de découverte et nous a permis de prendre conscience des kilomètres parcourus.