mercredi 24 décembre 2014

Indonésie - Morowali - A la rencontre des Wanas


Le moment était venu de nous intéresser à l’excursion en forêt.
La surprise fut de taille quand après recherches on s’aperçut que sur l’íle Sulawesi 90% de la forêt primaire avait disparue (en grande partie dû aux plantations visant à produire l’huile de palme) et que les quelques sites envisageables s’apparentaient plus à de ‘’grands bois’’ dans lesquels en quelques heures nous pouvions assurément apercevoir moultes animaux (ce qui ressemblait à un grand zoo). Non, cela ne nous satisfaisait pas et nous comprîmes rapidement que notre excursion allait s'avérer bien plus compliquée que prévue. Nous avons alors regardé de plus près les îles de Bornéo et de Sumatra, là aussi les forêts primaires avaient disparues comme neige au soleil et les prix des excursions en plus du vol étaient exorbitants (entendez par là prix européens). Après de longues recherches et un peu de désillusion (faut bien l’avouer) et de dégoût pour l’éradication des forêts, nous sommes tombés de manière inespérée sur la solution : elle s’appelait ‘’Morowali”! Difficile à trouver et pour cause une moyenne de 20 touristes à l’année. Il s’agissait bien de forêt primaire peuplée d’indiens appelés “Wanas”; qui plus est nous n’avions pas à changer d'île. Le programme était on ne peut plus intéressant et nous étions regonflés !
Apres s’être rendu a Konolodale, bourguade portuaire aux portes de la réserve, il fallait maintenant trouver un guide car il était quasiment impossible d’entrer en terre inconnue sans guide local qui plus est nous permettant de pouvoir échanger avec les indiens. Ces derniers parlant le Wana. Le premier guide, Marten avait un fort capital sympathie, parlait un anglais parfait mais proposait l'excursion de 4 jours pour 8 000 000 de rupiah (530€). Le prix est exorbitant en Indonésie et pour nos bourses également. Sa proposition faisait que 5 personnes nous escortaient... juste pour nous 2! Un peu abusé tout de même. Nous avons recherché de nouveaux guides mais la plupart avaient mauvaise réputation, ‘’fightaient’’ et demandaient des bonus à la fin. Vraiment pas simple... Puis nous sommes tombé sur Arjeran : sympathique, timide comprenant un peu l’anglais mais ce qui nous aura le plus étonné était qu'il ne savait pas situer les villages sur la carte, avait une idée vague des distances entre les villages qui évoluaient constamment, répondait souvent ‘’maybe’’... et nous avoua qu'il ne connaissait pas bien les chemins. Le tout pour à peine 2 000 000 de rupiah. Après tout pourquoi pas lui, moins cher et ses approximations en nombre nous donnaient déjà un goût d’aventure. OK pour Arjeran!

Quand nous sommes parti pour le rendez vous du 1er jour, il n'était pas à l’heure, enfin surtout en retard. Quand 25 minutes plus tard nous l'avons appelé, il était tranquillement à un nouveau point de rendez-vous qu’il s'était lui même posé. Passé ce détail de mise en route, nous avons pris une petite embarcation et nous avons traversé la baie des 2 heures qui nous séparaient de la réserve Morowali. Arrivés sur la terre ferme nous sommes enfin parti nous engouffrer dans la forêt, aussi excitant qu'attendu cela nous mettait en joie. D’autant qu'après une heure de marche nous sommes tombés à quelques mètres d'un beau ‘’black snake’’. Le ton était donné !
L’objectif était d’atteindre un village à 9 kms pour y dormir. De traversées de forêts, de rivières, de maisons wana, le jour tombait et on trouva juste avant la nuit le village, il était temps. Deux maisons, 3 couples, des enfants et des animaux dont une grande chauve-souris... le tout en plein milieu de nulle part. L’accueil fut chaleureux, notre impromptue visite ne les dérangeait pas le moins du monde. D’autant que recevoir Arjeran est toujours positif... en effet quelques temps plus tard nous avons compris que notre guide venait en aide aux Wanas via une association française pour leurs apporter des médicaments. Ce dernier point il ne s’en était pas vanté mais il nous sera d’une grande utilité pour nous rapprocher des Wanas par la suite. Nous ne parlons pas la même langue mais les regards parlent puis après quelques minutes d’observation tout le monde retrouve ses aises. Les sourires et les rigolades tout en faisant la popotte. La soirée fut agréable et nous allons nous coucher (à même le sol sur une paillasse) pour un sommeil bien mérité. C’est un plaisir intense : pas de mur, le bruit de la rivière, les bruits d’animaux et le réveil en douceur avec les couleurs rosées du levé de soleil... Après une longue baignade matinale dans la rivière et un copieux petit déjeuné, nous partons direction Marisa. C’est le village principale de la réserve où vit entre autre le chef Wana. Ceci dit il n’y a guère plus d’une dizaine de maisons. C’est ici chez Rey que nous passerons la nuit. Dans la journée nous en profiterons pour rendre visite au chef du village et randonner jusqu’à la montagne. Le chemin est très agréable et notre guide nous fait rire car il demande toujours à faire des pauses.
Dans l’ensemble, à part quelques approximations, on s’en est plutôt bien tiré pour l’orientation. Le seul hic était pour le retour. Nous avions rendez-vous à 10 heures à un endroit situé près de la rivière et voila qu'ayant perdu le chemin Arjeran se met à faire une traversée dans la forêt. Il coupe, il coupe, la végétation s’intensifie et au bout de quelques minutes nous sommes perdus. Du vert dense, très dense nous plonge dans l’ombre. On ne voit pas où on met les pieds, on s’accroche dans les épines, des toiles d’araignée partout et la visibilité est nulle. Fallait bien que ça arrive ;-) Heureusement après un bon moment à ’’couper la forêt’’ on en est ressorti ! L’histoire se termine bien et nous reprenons le bateau qui nous attend pour clore cette belle aventure chez les Wanas. Nous en garderons un excellent souvenir, merci Arjeran, merci les Wanas.

PS : pour ceux qui veulent en savoir davantage sur la culture wana, il y a une collection de documentaires français intitulés ‘’ taw wana’’ réalisé par Gérard Nougarol et Martine Journet. Nous ne les avons pas visionnés mais nous en avons eu de très bons échos.



Konolodale





Les forets disparaissent...




En route !




Notre piroguier


Black snake


Jeune maman Wana et son bebe




Le km 9





Un animal de compagnie : une chauve-souris geante


Notre lit douillet





Village de Marisa











La salle de bain



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