Le moment était venu de nous intéresser à l’excursion en forêt.
La
surprise fut de taille quand après recherches on s’aperçut que sur
l’íle Sulawesi 90% de la forêt primaire avait disparue (en grande partie
dû aux plantations visant à produire l’huile de palme) et que les
quelques sites envisageables s’apparentaient plus à de ‘’grands bois’’
dans lesquels en quelques heures nous pouvions assurément apercevoir
moultes animaux (ce qui ressemblait à un grand zoo). Non, cela ne nous
satisfaisait pas et nous comprîmes rapidement que notre excursion allait
s'avérer bien plus compliquée que prévue. Nous avons alors regardé de
plus près les îles de Bornéo et de Sumatra, là aussi les forêts
primaires avaient disparues comme neige au soleil et les prix des
excursions en plus du vol étaient exorbitants (entendez par là prix
européens). Après de longues recherches et un peu de désillusion (faut
bien l’avouer) et de dégoût pour l’éradication des forêts, nous sommes
tombés de manière inespérée sur la solution : elle s’appelait
‘’Morowali”! Difficile à trouver et pour cause une moyenne de 20
touristes à l’année. Il s’agissait bien de forêt primaire peuplée
d’indiens appelés “Wanas”; qui plus est nous n’avions pas à changer
d'île. Le programme était on ne peut plus intéressant et nous étions
regonflés !
Apres s’être rendu a Konolodale, bourguade
portuaire aux portes de la réserve, il fallait maintenant trouver un
guide car il était quasiment impossible d’entrer en terre inconnue sans
guide local qui plus est nous permettant de pouvoir échanger avec les
indiens. Ces derniers parlant le Wana. Le premier guide, Marten avait un
fort capital sympathie, parlait un anglais parfait mais proposait
l'excursion de 4 jours pour 8 000 000 de rupiah (530€). Le prix est
exorbitant en Indonésie et pour nos bourses également. Sa proposition
faisait que 5 personnes nous escortaient... juste pour nous 2! Un peu
abusé tout de même. Nous avons recherché de nouveaux guides mais la
plupart avaient mauvaise réputation, ‘’fightaient’’ et demandaient des
bonus à la fin. Vraiment pas simple... Puis nous sommes tombé sur
Arjeran : sympathique, timide comprenant un peu l’anglais mais ce qui
nous aura le plus étonné était qu'il ne savait pas situer les villages
sur la carte, avait une idée vague des distances entre les villages qui
évoluaient constamment, répondait souvent ‘’maybe’’... et nous avoua
qu'il ne connaissait pas bien les chemins. Le tout pour à peine 2 000
000 de rupiah. Après tout pourquoi pas lui, moins cher et ses
approximations en nombre nous donnaient déjà un goût d’aventure. OK pour
Arjeran!
Quand nous sommes parti pour le rendez
vous du 1er jour, il n'était pas à l’heure, enfin surtout en retard.
Quand 25 minutes plus tard nous l'avons appelé, il était tranquillement à
un nouveau point de rendez-vous qu’il s'était lui même posé. Passé ce
détail de mise en route, nous avons pris une petite embarcation et nous
avons traversé la baie des 2 heures qui nous séparaient de la réserve
Morowali. Arrivés sur la terre ferme nous sommes enfin parti nous
engouffrer dans la forêt, aussi excitant qu'attendu cela nous mettait en
joie. D’autant qu'après une heure de marche nous sommes tombés à
quelques mètres d'un beau ‘’black snake’’. Le ton était
donné !
L’objectif était d’atteindre un village à 9 kms pour y
dormir. De traversées de forêts, de rivières, de maisons wana, le jour
tombait et on trouva juste avant la nuit le village, il était temps.
Deux maisons, 3 couples, des enfants et des animaux dont une grande
chauve-souris... le tout en plein milieu de nulle part. L’accueil fut
chaleureux, notre impromptue visite ne les dérangeait pas le moins du
monde. D’autant que recevoir Arjeran est toujours positif... en effet
quelques temps plus tard nous avons compris que notre guide venait en
aide aux Wanas via une association française pour leurs apporter des
médicaments. Ce dernier point il ne s’en était pas vanté mais il nous
sera d’une grande utilité pour nous rapprocher des Wanas par la suite.
Nous ne parlons pas la même langue mais les regards parlent puis après
quelques minutes d’observation tout le monde retrouve ses aises. Les
sourires et les rigolades tout en faisant la popotte. La soirée fut
agréable et nous allons nous coucher (à même le sol sur une paillasse)
pour un sommeil bien mérité. C’est un plaisir intense : pas de mur, le
bruit de la rivière, les bruits d’animaux et le réveil en douceur avec
les couleurs rosées du levé de soleil... Après une longue baignade
matinale dans la rivière et un copieux petit déjeuné, nous partons
direction Marisa. C’est le village principale de la réserve où vit entre
autre le chef Wana. Ceci dit il n’y a guère plus d’une dizaine de
maisons. C’est ici chez Rey que nous passerons la nuit. Dans la journée
nous en profiterons pour rendre visite au chef du village et randonner
jusqu’à la montagne. Le chemin est très agréable et notre guide nous
fait rire car il demande toujours à faire des pauses.
Dans
l’ensemble, à part quelques approximations, on s’en est plutôt bien tiré
pour l’orientation. Le seul hic était pour le retour. Nous avions
rendez-vous à 10 heures à un endroit situé près de la rivière et voila
qu'ayant perdu le chemin Arjeran se met à faire une traversée dans la
forêt. Il coupe, il coupe, la végétation s’intensifie et au bout de
quelques minutes nous sommes perdus. Du vert dense, très dense nous
plonge dans l’ombre. On ne voit pas où on met les pieds, on s’accroche
dans les épines, des toiles d’araignée partout et la visibilité est
nulle. Fallait bien que ça arrive ;-) Heureusement après un bon moment à ’’couper la forêt’’ on en est ressorti ! L’histoire se termine bien et
nous reprenons le bateau qui nous attend pour clore cette belle
aventure chez les Wanas. Nous en garderons un excellent souvenir, merci
Arjeran, merci les Wanas.
PS : pour ceux qui
veulent en savoir davantage sur la culture wana, il y a une collection
de documentaires français intitulés ‘’ taw wana’’ réalisé par Gérard
Nougarol et Martine Journet. Nous ne les avons pas visionnés mais nous
en avons eu de très bons échos.
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Konolodale |
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Les forets disparaissent... |
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En route ! |
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Notre piroguier |
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Black snake |
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Jeune maman Wana et son bebe |
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Le km 9 |
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Un animal de compagnie : une chauve-souris geante |
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Notre lit douillet |
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Village de Marisa |
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La salle de bain |
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