Les îles Togians, en voilà une belle destination pour achever notre séjour en Indonésie, c'est un peu la cerise sur le gâteau, et elle se mérite la cerise ! Une première voiture nous a déposé à un carrefour après 4h de route, pour qu'une seconde voiture nous récupère 30 min plus tard pour faire les 3 dernières heures qui nous séparaient de Ampana, point de départ des ferries pour les îles Togians. Le second chauffeur se prenait pour un pilote de rallye alors qu'on roulait sur des routes de montagne très sinueuses et qu'on traversait des villages de nuit, on a failli provoquer un accident et la vieille dame à côté de moi a tellement eu peur qu'elle m'a frappé sur la cuisse avec une force qui traduisait l'intensité de sa frayeur, elle a d'ailleurs sermonné le conducteur un peu comme si c'était son fils. Ça a jeté un froid dans la voiture, mais bon encore un peu de patience nous n'étions plus très loin.
On a eu une bonne nuit pour reprendre des forces avant une nouvelle journée de transport...en bateau cette fois-ci. Et en Indonésie mieux vaut arriver en avance car les bateaux n'hésitent pas à partir avant l'heure ! On a réussi à se trouver une place dans un foutoir à peine organisé, on était jonchés sur le pont au milieu des locaux, des bagages, des motos et colis en tous genre, des femmes qui se frayaient un chemin tant bien que mal pour vendre bananes frites et épis de maïs. C'est une expérience à vivre car l'ambiance est assez particulière mais conviviale tout de même.
Et nous voilà ainsi partis pour 8h de trajet car nous avions choisi de pousser jusqu'à l'île de Malenge.
Nous y avons rencontré beaucoup de monde. Michel et Nadine, un couple grenoblois passionné de voyages qui accordent parfaitement vie professionnelle et trois mois de vacances à l'année (parce que c'est nécessaire) depuis des décennies maintenant, une jeune française ayant travaillé dans les cultures de cannabis aux USA et sirotant sa petite fiole de THC (dans le pays où Michaël Blanc a passé 14 ans en détention), ou encore un russe soutenant Poutine, trouvant que les démocraties moulinent de trop et souhaitant par dessus tout une Russie forte, pas pour l'économie ou le social ou autre, non, forte pour forte, par idéologie. Du coup on n'a pas vu le temps passer.
Nous sommes arrivés à la nuit tombée au port de l'île de Malenge, où nous avons pris un autre bateau (et oui encore ! J'vous l'ai dit les Togians ça se mérite !). Mais ce dernier bout de trajet nous a permis de rejoindre notre hébergement isolé entre terre et mer, une terre envahie par la végétation, une mer infinie où les seuls habitants à proximité sont d'anciens peuples nomades bajaus.
Nous étions seuls à loger là pour les trois prochaines nuits, à l'exception du voyageur russe et du personnel bien entendu. Nous avons pris possession de notre bungalow, et là, surprise au réveil : nous sommes face à la mer, un petit ponton qui débouche sur une terrasse en bois surplombant le lagon, des hamacs un peu partout, quelques palmiers pour agrémenter ce décor de carte postal, un canoë en bois en bord de plage à notre disposition, personne à l'horizon...le rêve :-) On a pris plaisir à découvrir les fonds marins, des bancs de milliers de poissons ne bronchaient même pas à notre arrivée, j'ai même pu voir un poisson clown ! Nemo pour les novices ;-) Pour se reposer de tant d'efforts, rien de tel qu'un peu de lecture vautrés sur nos hamacs. Pour une fois on a à se soucier de rien ! On vient nous chercher lorsque le repas est prêt :-) En effet, vu l'isolement, la formule prévoit hébergement en pension complète. Et c'était vraiment très bon, du thon frais, des beignets de légumes, de la salade, et l'incontournable riz blanc.
On s'est laissé tenter pour une virée de quelques heures sur ce qu'ils appellent le reef n5, un récif propice à une bonne séance de snorkeling, des fonds marins encore préservés, un aquarium en réel, des coraux multicolores et de toutes formes, plusieurs espèces de poissons, c'était vraiment super beau, ça avait même un côté magique. Vivent le masque et tubas ;-)
Plus tard dans la journée, après une sieste bien méritée, nous avons pris le canoë pour rejoindre le village bajaus, et nous imprégner un peu de cet autre visage de l'Indonésie. Je garde en mémoire le rire des enfants qui ne fait qu'accentuer l'impression d'avoir atteint un vrai p'tit coin de paradis. À peine deux jours et il était déjà temps de repartir, il faut être prudent avec les Togians car il y a seulement 2 bateaux par semaine pour en repartir, et on a bien veillé à arriver au port en avance. C'était bien vu car on est parti bien en avance une fois encore. On a eu droit à une bonne nuit de sommeil dans la cabine de l'adjoint du capitaine avant de reprendre une voiture pour Manado, pointe nord de Sulawesi, en compagnie de Nadine et Michel qu'on a retrouvé sur le bateau du retour. Vous allez vous dire qu'on le fait exprès et que c'est inimaginable de prendre autant de transport et de faire autant de trajet ! Mais il y a en effet un tas de destinations pas toujours aisément accessibles, et quand on est curieux on prend la peine d'y aller et le résultat est le plus souvent plein de surprises. Et je crois bien que là est notre moteur.
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