Le lac Titicaca...waou...je savais que l'endroit était réel et pourtant tout en planifiant d'y aller je ne réalisais pas que nous allions nous rendre en ce lieu qui me semblait inattaignable, au bout du monde, accessible uniquement à travers les aventures de Tintin.
Perché à 3800 mètres, le lac accueille plusieurs îles. Notre premier choix s'est porté sur l'île Amantani: moins touristique, plus authentique. Puis on a échangé avec du monde, consulté internet et plusieurs guides de voyage, les avis sont partagés et contradictoires, alors bon, rejoignons Puno et on verra bien ! Puno est le point de transit pour le lac Titicaca côté péruvien.
C'est en conversant directement avec le capitaine Natalio, issu d'une des communautés de l'île Amantani, que nous décidons de partir à bord du San Lucas, pour une virée de deux jours sur le lac. Et oui ! on s'est laissé prendre dans un circuit avec une dizaine de touristes, pour découvrir les îles principales du lac, toujours côté péruvien. Et nous ne le regrettons pas !
Les îles Uros sont les plus surprenantes, en effet, elles flottent ! Leur structure consiste en un assemblage de racines de roseaux (Totora) de près de 3 mètres de profondeur, fixées par du bois d'eucalyptus. Le Totora est aussi utilisé dans la fabrication des maisons. Ses habitants vivaient initialement de la pêche, la chasse d'oiseaux et de la vente de leur artisanat. Depuis quelques temps les hommes possèdent désormais un boulot sur Puno.
C'est vraiment une impression très particulière que de se déplacer sur cet enchevêtrement de tiges de roseaux. Pourquoi conserver ce mode de vie qui peut nous paraitre peu pratique ? Une année de construction, à maintenir tous les 15 jours, pour une durée de vie d'environ 30 ans pour les plus petites. En effet, on dénombre aujourd'hui près de 80 îles flottantes, les plus petites d'environ 10 mètres carrés, aux plus grandes dont les communautés ont accepté des subventions de l'église adventiste notamment, pour des constructions aux toits de tôle en échange de leur conversion. Aucun regret de nous être arrêté sur l'une des petites îles, encore authentiques si l'on ferme les yeux sur les groupes de touristes qui défilent.
Après être passés entre les mailles du filet touristique pour une ballade en pirogue en duo - avec pour seul accompagnateur Marcelino sans qui nous aurions eu de grosses difficultés à ramener la pirogue ! - nous avons retrouvé notre embarcation pour rejoindre l'île Amantani à deux heures de navigation.
Les communautés de l'île Amantani contrôlent le tourisme et procèdent par roulement pour que les familles de l'île puissent héberger les visiteurs à tour de rôle et toucher ainsi directement les bénéfices d'un hébergement en pension complète. Nous avions demandé à être hébergés dans une famille pouvant également accueillir un autre couple, Jessica et Gauthier que nous avions rencontré à Cusco et qui devaient nous rejoindre sur l'île directement. Ils avaient pour seuls indices le nom de notre capitaine et de son bateau. Nous les saluons pour avoir remporté avec succès ce petit jeu de piste :-) Nous voici donc tous les quatre puis Simona, une étudiante allemande en voyage, réunis chez Eodésia et Constantino.
Le premier contact fut prometteur, nous avons partagé un déjeuner agréable, ensemble à table, avant de partir à l'ascension des temples de la Pachamama et de la Pachatata à près de 4000 mètres. Le retour a été plus pressant à l'approche de l'orage qui sévissait au loin. Quel plaisir de se retrouver à l'abri chez 'notre famille' autour d'un bon maté de plantes (camomille, muña, coca...). Bon, l'humeur de notre famille avait quelque peu changé. J'aurais dû le pressentir lorsque plus tôt dans la journée je lui proposais que l'on cuisine ensemble pour le dîner (à la recherche du partage...) et qu'elle sauta sur l'occasion pour préciser que nous cuisinerons, sous-entendu sans elle, que le couple insista lourdement pour préciser qu'il n'y aurait pas de poulet à moins que nous allions en acheter (pension complète végétarienne donc), qu'au moment où je faisais la vaisselle Laurent interroge le mari sur son activité et Constantino qui répond très spontanément: "Moi ? Rien, je vis du tourisme !", ou encore que le soir venu, nous invitions gentiment Eodésia à se joindre à table avec nous et que son mari lance: "c'est bon elle a l'habitude" (elle était assise par terre), qu'enfin après le dîner, Jessica et Laurent tentaient de converser avec Constantino (à la recherche du partage II) qui nous fît comprendre qu'il était temps de regagner nos couches. On comprendra quelques instants plus tard qu'il souhaitait retrouver ses potes pour finir la soirée.... Je souhaite tout de même finir sur une note chaleureuse, nous avons partagé des moments privilégiés avec les enfants, la petite Sarai, deux ans, et l'homme de la maison Roy, dix ans. Merci à eux pour leur innocence.
Taquile quant à elle, superbe, sauvage je dirais. A Taquile la population vit sur un système de collectivité, où l’ensemble de la population travaille pour nourir l’ensemble de la population. Les chiens et les véhicules motorisés y sont interdits, comme sur Amantani, ce qui précise le côté paisible de l’île. Nous y avons fait une courte alte, qui nous a permis tout de même de profiter d’une ballade fort agréable, de déguster une truite savoureuse, et de se délecter d’une vue imprenable sur le lac.
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